Pascal Eveilleau
Des livres et des hommes
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Originaire de Chine, le peuple Karen est composé de près de cinq millions d’individus, surtout présents en Birmanie, mais dont 10 % des représentants vivent en Thaïlande. C’est là-bas que le Père Tygréat, originaire de Guipavas, a œuvré toute sa vie pour venir en aide aux orphelins, construisant écoles, dispensaires et même rizières, grâce à son association Secours des hommes, créée en 1974.
100 % du don reversé
C’est en 1981 que Pascal Eveilleau, Manceau d’origine, se approche de la Bretagne, à l'occasion de son mariage avec Chantal, la nièce du Père Tygréat. Du même coup, il épouse la cause de l’homme d’église et poursuit aujourd’hui son œuvre. « C’est un devoir, vis-à-vis de la famille et de l’homme exceptionnel qu’il était », souligne le président de l’association. Secours des hommes a toujours gardé le même fonctionnement : récolter de l’argent afin d’acheter le nécessaire sur place, permettant ainsi de « faire fonctionner l’économie locale ». « Il nous avait demandé de continuer à soutenir le village après son départ ». Promesse tenue. Aujourd’hui, l’association Secours des hommes est également présente dans plusieurs pays : Madagascar, république démocratique du Congo, Haïti, Egypte, Cameroun… Et fonctionne toujours selon le même système : 100% du don reversé. « Nous n’agissons que là où l’on connaît quelqu’un, souvent des réseaux de missionnaires bien intégrés dans la population locale. Cela permet d’avoir un retour et de savoir à quoi l’argent est utilisé ». Des relais indispensables, qui connaissent les us et coutumes et savent comment utiliser l’argent au mieux selon les besoins.
3 000 personnes attendues durant le week-end
Pour agir à l’autre bout du monde, plusieurs actions sont menées tout au long de l’année à Guipavas : le traditionnel «repas du monde», une foire aux puces durant le dernier dimanche d’octobre, mais surtout la foire aux livres de Guipavas. Habituellement organisée le week-end du 8 mai, cette 9e édition sera décalée aux 13 et 14 mai pour cause d’élection présidentielle. 2 à 3 000 personnes sont attendues de 9h à 18h à la Maison de quartier de Coataudon. Là, ils pourront fouiller parmi les 25 000 livres collectés auprès de particuliers ou dans les bibliothèques de la région et vendus à des prix tout petits : entre 50 centimes et 3 €. «Et le 3e est gratuit, insiste Pascal Eveilleau. C’est aussi un bon moyen de mettre la culture à la portée de tous ». Mais les membres de l’association veulent en faire toujours plus. Aussi, lancent-ils un appel aux dons aux sponsors et aux bénévoles, « à tous ceux qui sont intéressés par la question humanitaire : rejoignez-nous ! »
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n° 19 - mai 2017