Peinture : Art sous la surface
Corinne CAILLÉ
Elle est l'invitée d'honneur de la 41e édition du Salon d'Automne (8 au 23 nov. 2025). La pastelliste et sculpteur Corinne Caillé nous plonge dans son univers artistique, juste sous la surface de l'eau, un monde de lumière où le bien-être règne en maître.
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Une façon de dire que l’eau est un des biens les plus précieux que l’on puisse avoir sur terre.
Au premier coup d’œil, on pourrait croire à des photos, tant les transparences sont éclatantes. Il s’agit pourtant de pastel sec, une technique sur laquelle Corinne Caillé a jeté son dévolu il y a une vingtaine d’années quand elle s’est installée dans le Morbihan. « Auparavant, j’étais secrétaire de direction. C’était un métier dont j’avais l’impression d’avoir fait le tour », confie-t-elle. « J’ai toujours aimé dessiner ou sculpter. C’était peut-être le moment d’avoir des bases solides. » Fin 2003, elle commence à se former avec l’association la MAL d’Auray. « On a abordé toutes les techniques. Le jour où j’ai découvert le pastel sec, je n’ai plus du tout eu envie de pratiquer le reste, je n’avais qu’une hâte, c’était de me perfectionner. » Après deux ans, elle continue son apprentissage auprès de maîtres pastellistes d’horizons divers, jusqu’à se lancer en tant que professionnelle en 2006. Avec une patte bien à elle…
En apnée
Le monde aquatique est au cœur de son œuvre. « J’ai travaillé d’abord sur des scènes de plage. J’aimais particulièrement les couleurs vives, les attitudes naturelles… C’est là que l’élément eau a commencé à arriver dans mon travail », raconte celle qui a passé ses étés d’enfance sur le Sillon à Saint-Malo. « Et puis il y a eu le covid, on ne pouvait plus aller sur les plages, j’ai ressenti un gros manque. Je me suis rendu compte que quand j’allais sur la plage, je ne restais pas posée sur ma serviette. Il fallait que j’aille dans l’eau voir ce qui se passe en dessous. J’ai eu envie de partager ça, une forme d’évasion. » À partir de là, Corinne Caillé commence à se plonger dans les photos prises sous l’eau dont elle dispose. « Ma démarche artistique commence à partir du moment où je mets la tête sous l’eau avec mon appareil photo. Je nage en apnée, je regarde ce qui se passe, je n’ai pas besoin d’aller loin, la lumière est en surface… » L’artiste photographie aussi des modèles en piscine ou en eau de mer, des clichés qu’elle réinterprète ensuite en pastel sec ou en sculpture, autre pratique qu’elle explore.
Bien-être
Et s’il y avait un message universel ? « Il y a un retour aux sources, on vient tous de l’eau ! », répond Corinne Caillé. « Mes personnages ont l’air apaisé, cela peut véhiculer un message de bien-être. C’est aussi une façon de dire que l’eau est un des biens les plus précieux qu’on puisse avoir sur terre. On est bien dedans, est-ce qu’il ne serait pas judicieux de faire très attention à le préserver ? » Invitée d’honneur au salon d’Automne de Guipavas, Corinne Caillé se réjouit de venir partager cette vision et sa technique avec les 200 autres artistes présents dans un Finistère qu’elle affectionne, et pour cause : « les couleurs qu’on y trouve au niveau de l’eau y sont vraiment sublimes, c’est paradisiaque ! »
Le site internet de Corinne Caillé
Fabienne Ollivier
Article publié dans Guipavas le magazine n°16 – novembre/décembre 2025