Histoire
La rue Suzanne Rozec
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Figure emblématique de Guipavas, « ouverte à tous, aimant rendre service et apporter son aide aux gens en difficulté », Suzanne, enseignante à l’école du Sacré-Cœur sera au fil des ans, affectueusement appelée « Notre Dame de Partout » ! Il faut dire qu’en plus d’un demi-siècle, cette Brestoise de naissance devenue Guipavasienne en 1943 par son mariage avec Louis Rozec, a mené une vie tambour battant au service de la population !
Un gramophone 78 tours
Tout a commencé en 1950 quand l’Abbé Jacq qui dirigeait le collège Saint-Charles vint solliciter Suzanne pour qu’elle mette ses talents d’artistes à l’apprentissage du chant et de la danse aux jeunes filles de la jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et de la jeunesse agricole catholique (JAC). Il sait que Suzanne est pianiste ! Certaines se souviennent encore de son gramophone : un 78 tours à manivelle qui accompagnait les répétitions avant de participer aux coupes de la joie ! Puis c’est aussi naturellement que l’Abbé lrrien viendra, en 1958, chercher Suzanne pour prendre en main la troupe de théâtre des Gars du Reun. La jeune femme qui, à l’âge de 10 ans, accompagnait déjà son père au piano lorsqu’il jouait le comique troupier au patronage de l’Espérance à Brest, n’hésite pas un instant et se jette dans l’aventure avec de jeunes talents guipavasiens qui joueront admirablement des comédies pleines de fraîcheur sur la scène du « patro ». Les intermèdes étaient animés par les Criquets, un orchestre créé par son fils, Michel, qui plus tard dirigera la fanfare des GDR. À Guipavas, le sport et la culture tournaient alors autour du patronage. Suzanne disait avec gourmandise que « ça avait été une belle période de sa vie ! » Devenue très populaire, cela lui vaudra d’être élue, au milieu des années 60, trésorière du comité de liaison des Gars du Reun avant d’en devenir plus tard la présidente. Et pendant 42 ans elle trouva encore le temps de jouer bénévolement de l’harmonium à l’église, le dimanche !
La mairie : sa 2nde maison
Suzanne fut avec Monique Bellec, l’une des deux premières femmes à entrer, en 1965, au Conseil municipal. Elle occupera avec beaucoup de conviction et de dévouement le poste d’adjointe au social, au sport, à la culture et au scolaire pendant 3 mandatures de Charles Kerdilès aux côtés de leur ami commun, Michel Briant. Suzanne, « la vive la joie » qui a beaucoup donné à la vie communale a tiré sa révérence le jour de la fête de la musique, en 2008, à l’âge de 86 ans. Comme un clin d’œil au destin !
Michel Boucher (AGIP)
> Consulter l'article, extrait du Guipavas le mensuel #38 - avril 2019