Michel Campion
Des projets verts à partager
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Bien connue dans le pays de Brest, où elle gère composts et jardins partagés, l’association Vert le jardin s’étend dans toute la Bretagne, avec des antennes à Rennes et Saint-Brieuc. « Nous employons 23 salariés, dont 15 à Brest », résume humblement Michel Campion. Grand manitou de ce projet d’agriculture périurbaine depuis ses prémices, en 1998, il a décidé d’agir pour que les habitants des villes investissent la campagne et que la campagne s’invite en ville.
40 bénévoles purs et durs
En installant son siège à Pontanezen, l’association a d’abord œuvré pour accompagner les habitants des quartiers à créer des jardins partagés. Puis pour encourager les citadins au compostage et enfin, sensibiliser au gaspillage alimentaire. Dans son sillon, des milliers de personnes qui profitent des composts et jardins, plus de 500 adhérents, mais surtout 40 bénévoles permanents, « des purs et durs, qui nous suivent dans tous nos délires », se réjouit le président. Car l’association ne manque pas de projets et l’espace est rapidement venu à manquer à la ferme de Ponta. « Il nous fallait un lieu où réunir nos adhérents et développer de nouvelles idées. »
La ferme à Raymonde
En 2015, Vert le jardin devient propriétaire d’une première ferme à Guipavas, à Kergaradec : la ferme à Raymond, ancienne entreprise Pichon. Mais face à l’extension de la zone d’activités, l’association doit quitter les lieux. Michel se tourne alors vers Kervao, où vivait sa grand-mère et où habite toujours son frère. Il y repère une ferme en ruine, « mais avec un gros potentiel ». En 2018, l’asso devient propriétaire du lieu, en accord avec Brest métropole aménagement (BMA). La ferme à Raymond 2… « Donc la ferme à Raymonde ! », sourit Michel. Avec 17 000 m² et des hangars à rénover, l’asso rêve en grand : cinéma, théâtre, café, brocante ou musée du nain de jardin… En attendant, les bénévoles retapent le lieu petit à petit, chaque premier samedi de chaque mois et chaque jeudi. Sans plan précis, mais avec beaucoup d’enthousiasme. « On bricole, on plante, on partage. »
Un projet d'écopâturage
En attendant d’ouvrir, début 2022, une seconde ferme urbaine à Queliverzan, baptisée « Quelibelle », Vert le jardin a répondu à un projet d’écopâturage de Brest métropole. L’objectif : atteindre les 200 moutons, « pour pouvoir embaucher un berger et être rentable. » Déjà arrivées en novembre, 90 bêtes sont réparties entre Guipavas et Brest, par petits troupeaux de 20 à 30 têtes. Des moutons des Landes de Bretagne, une race rustique en voie de disparition, qui peut vivre dehors toute l’année.
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°59 - décembre 2021 et janvier 2022