Marylin Le Bourvellec
Gardienne du souvenir
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À seulement 25 ans, l’agenda de Marilyn est déjà bien rempli. Lorsqu’elle n’étudie pas à Rennes pour préparer le concours de bibliothécaire, cette jeune Guipavasienne travaille à la médiathèque de la Cavale Blanche. À cet emploi du temps déjà chargé, s’ajoute du bénévolat pour l’association de protection animale l’Arche de Noé, ainsi que le chant et la guitare, et une passion pour les langues orientales, le chinois et le japonais.
Pourtant, Marilyn a accepté de succéder à André Le Gall, ancien président du comité guipavasien du Souvenir français, association historique créée en 1887 à la suite de la guerre franco-allemande de 1870. Un choix surprenant, les cérémonies du souvenir étant souvent boudées par les jeunes générations… « J’ai toujours été passionnée par ce sujet : j’ai aimé étudier ces périodes historiques à l’école et écouter les histoires de mes arrière-grands-parents », se souvient la jeune femme.
Entretenir, se souvenir, transmettre
Grâce à son grand-père, ancien combattant, et à son frère Dylan, tous deux porte-drapeaux, Marilyn fréquente les cérémonies du souvenir depuis une dizaine d’années. À chaque fois, elle fait le même constat : « Il n’y a pas beaucoup de jeunes, à part mon frère et moi… »
L’étudiante découvre aussi l’importance de la transmission et du devoir de mémoire. « Je voulais mettre la main à la pâte, sans trop savoir comment me rendre utile… »
Lors du 74e congrès départemental de l’Union nationale des combattants (UNC), en juin au Quartz de Brest, ce même problème est évoqué. « Si les jeunes ne reprennent pas le flambeau, on risque d’oublier ce que les générations précédentes ont fait pour nous. Ça m’a touché et j’ai décidé de me lancer ! »
Axer sur la communication
Depuis quelques semaines, Marilyn découvre ses nouvelles fonctions, tout en jonglant avec ses autres activités. « Tout est tellement nouveau, j’apprends petit à petit… » Le temps de prendre ses marques, elle pourra heureusement compter sur le soutien et les conseils de l’équipe historique. Mais Marilyn a déjà plusieurs idées pour redynamiser le Souvenir français, association souvent mal connue du grand public. « Mon rôle va être d’attirer plus de jeunes. Pour cela, je compte mettre le paquet sur la communication, surtout sur les réseaux sociaux. » Et la demoiselle ne compte pas s’arrêter là : en plus d’organiser des interventions dans les écoles primaires, elle a également l’intention d’aller recruter de jeunes bénévoles du côté de la fac d’histoire. « L’association a besoin d’un regard neuf. Nous pouvons être la relève ! »
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°35 - décembre 2018