Jean-Jacques Morizur
Le jeu dans la peau
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Jean-Jacques Morizur l’admet : « c’est une passion et un peu une folie aussi ». Au fil des années son hobby est devenu un peu envahissant. Billard du monde entier, quilles de Plogastel ou boules nantaises, dans son garage transformé en atelier sont entreposés plus de 130 jeux en bois. C’est là qu’il passe le plus clair de son temps, au grand dam de son épouse, à mesurer, scier et coller du contreplaqué. « Quand j’ai une idée en tête, je n’en démords pas, avoue ce jeune retraité. Je suis du genre à retourner mettre une couche de vitrification le soir après le film pour pouvoir avancer plus vite le lendemain ».
Chaudronnier et bricoleur
Chaudronnier de métier, Jean-Jacques avait déjà eu l’occasion de travailler le bois à bord de bateaux en intégrant la section « aménagement » de DCNS. Mais le quinquagénaire préfère se présenter comme « simple bricoleur » : « je n’ai pas les connaissances d’un menuisier, répète-t-il modestement. Mais j’évolue, en travaillant des détails en hêtre ou en pin d’Orégon ». C’est au début des années 90 que cet ouvrier d’État se prend au jeu. À l’époque, il intègre le bureau des parents d’élèves de l’école Henensal à Guipavas, où ses trois enfants sont scolarisés. Un premier billard hollandais fabriqué pour la kermesse de l’école et la machine est lancée. Petit à petit, le père de famille, qui avoue avoir un faible pour les jeux d’adresse, se constitue une sacrée collection.
Dézépions entre dans le jeu
Depuis, Jean-Jacques a créé l’association Dézépions en 2000, avec quelques amis du même bois. En relation avec des maisons de jeux implantées dans toute la France, l’équipe collecte les schémas de jeux traditionnels issus des quatre coins du monde. Des réalisations bien connues des Brestois, qui se prêtent au jeu régulièrement pendant Brest 2016, la foire aux croûtes ou les jeudis du port. Depuis cinq ans, le jeune retraité est également bénévole à la caisse à clous, un atelier ouvert à tous installé sur le port de commerce. Présent tous les mardis pour donner un coup de main à ceux qui veulent bricoler le bois, il y a construit des centaines de toupies et des « Mölkky en série ». Pour ce jeu finlandais qui fait fureur, il a mis au point une tablette de comptage révolutionnaire… en bois, évidemment !
Toujours beaucoup de projets et de nouvelles envies… Jean-Jacques souhaite maintenant adapter ses jeux pour les personnes âgées ou handicapées. En attendant, Dézépions sera à la salle Jean Monnet, le 16 octobre de 14h à 18h.
Pauline Bourdet