Michel Aïdonidis
Le monsieur météo de Guipavas
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Depuis 1945, c’est à Guipavas, près de l’aéroport que se situe le centre météorologique de Brest. À sa tête : Michel Aïdonidis entouré de 25 personnes qui travaillent dans des domaines aussi variés que le radiosondage, l’aéronautique et les prévisions pour la SNCF et la Marine.
Aller - retour
Si Michel Aïdonidis est à son poste depuis cinq ans, il connaissait cependant déjà la maison : en 1989, fraîchement arrivé de la région paloise, il intègre l’ancien centre météo, à l’époque juste en dessous de la tour de contrôle de l’aéroport. Alors technicien, il conserve un « excellent souvenir » de cette période : « ça a duré seulement six mois, puis j’ai été reçu à un concours d’ingénieur. J’ai dû partir à Toulouse pour 3 ans d’études supplémentaires ». Bien lui en a pris, puisqu’il passera 20 ans à travailler pour le ministère de la défense, tout en gardant « un étroit contact avec Météo France », en tant que chargé d’études d’impact de la météo sur les opérations aéronavales. En 1992, il intègre le service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) d’abord à Toulouse puis à Brest en 1996. Un poste qui lui offre son lot de voyages.
Guipavas : dernier centre de lancer manuel
De retour sur Guipavas, Michel Aïdonidis est aujourd’hui fier d’être à la tête du centre météo breton, une des cinq bases de lancement en métropole, mais surtout celui qui « restera dans l’histoire comme étant le dernier à avoir lancé manuellement le radiosondage ». En effet qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, deux fois par jour, depuis 1945, un radiosondeur s’est rendu dans un discret local de l’aéroport pour gonfler un énorme ballon en latex. Rempli d’hélium, celui-ci s’envolait emportant avec lui un petit capteur, enfermé dans un emballage de polystyrène qui transmettait des informations, toutes les demi-heures, au technicien météo resté au sol.
« La fin d’une époque »
Depuis le 18 avril, la machine a pris le relais pour un lâcher automatisé ou plutôt « semi-automatique », comme le précise Michel Aïdonidis, « à nous d’apporter l’expertise humaine ». La machine gonfle un ballon d’hydrogène, le lâche et récupére les données automatiquement. Et si le vent est trop fort, le robot attend une accalmie. Mais il reste néanmoins tributaire des humains en cas de panne et pour se faire réapprovisionner en ballon !
Pauline Bourdet