Erwan Le Méné
Ecotree cultive la forêt
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L’idée a germé en 2014, au cours d’un voyage à Copenhague entre amis. Là-bas, Vianney de la Brosse, Baudouin Vercken, Erwan et Théo Le Méné imaginent une nouvelle façon de réconcilier écologie et économie, en investissant dans la forêt française. « Notre innovation est juridique : nous avons réussi à séparer la propriété du sol de celle de l’arbre », résume Erwan Le Méné, aujourd’hui président d’Ecotree. Le concept est simple : pour environ 15€, tout le monde peut devenir propriétaire d’un arbre. « De son actif bois, quand il sera récolté dans 40 ans, ainsi que du CO2 qu’il absorbe », précise Erwan. Une façon pour les particuliers de se constituer un petit patrimoine sur le long terme et, pour les entreprises, de compenser leurs émissions carbones en reboisant une parcelle locale, plutôt que par des crédits carbones standards.
Un million d'arbres plantés
Depuis sa création en 2016, Ecotree a déjà permis de planter ou de restaurer un million d’arbres dans une trentaine de massifs, sur 1 500 hectares répartis entre la Bretagne, le Limousin et la Nièvre. « C’est de l’amélioration et du reboisement sylvicole : on restaure et on créé de la forêt ! », résume Erwan. Et le concept fait un carton : Ecotree a déjà séduit 70 000 clients particuliers et 1 200 entreprises, tout en multipliant son chiffre d’affaires par 100 chaque année. « C’est un cadeau symboliquement fort, tout en étant Français, local et traçable, puisque chaque arbre est géolocalisé sur Google maps », précise Erwan. Aujourd’hui âgé de 36 ans, cet ancien banquier a quitté son précédent emploi par conviction : « J’avais envie de pouvoir dire, on aura essayé. Aujourd’hui, nous connaissons une croissance décomplexée et nous en sommes fiers. Nous allons continuer à croître massivement, en France comme en Europe. »
Une croissance à l'international
Ecotree compte aujourd’hui dix salariés à Guipavas et cinq experts forestiers entre Saint-Brieuc et Vannes. Ils sont 35 à travailler dans leur antenne parisienne, sans compter les dix membres basés au Danemark pour couvrir la zone Europe du Nord : les pays scandinaves, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et le Royaume-Uni. Mais même si Ecotree se développe à l‘international, elle souhaite conserver son identité bretonne. « Nous sommes bien à Guipavas, c’est ici que nous avons créé nos premiers bureaux. La moitié de nos forêts sont bretonnes, alors il faut être cohérent. Et puis Paris n’est pas le meilleur endroit pour parler reboisement… »
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°55 - juillet / août 2021