Claude Quefféléan
Jamais à bout de souffle !
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En feuilletant de vieux albums photos, Claude remonte le temps. Les visages ont vieilli mais les souvenirs sont restés intacts : « le tout petit là, il a 70 ans aujourd’hui… Je me souviens qu’à l’époque, il pleurait tout le temps », sourit Claude devant un cliché datant de 1948. Né à Guipavas en 1930, c’est à 15 ans que Claude décide de rejoindre la fanfare des Gars du Reun. Immédiatement, son choix se porte sur le clairon. Au fil des ans, le musicien s’est aussi essayé à la trompette de cavalerie, puis au cor de chasse. Mais c’est toujours vers le clairon qu’il est revenu. Il faut dire que l’instrument lui a rendu service, en particulier pendant son service militaire : « le jour des essais, le second maître nous a tendu un clairon sans embouchure, pour piéger ceux qui n’y connaissaient rien. Moi, je lui ai tout de suite dit : je ne jouerai pas avec ça ! Et j’ai été engagé comme clairon ».
Des majorettes...
Malgré sa carrière à l’arsenal de Brest et sa vie de famille auprès de sa femme Marie-Thérèse et de leurs cinq enfants (sans oublier treize petits-enfants et trois arrières petits-enfants), Claude a toujours trouvé du temps pour la fanfare. C’est sous sa présidence, en 1975, qu’il créé avec Francis Abiven le club des majorettes de Guipavas. Dès le départ, elles sont une quarantaine à défiler, bâton à la main. Un succès qui ne se démentira pas pendant une vingtaine d’années. « Aujourd’hui, certaines d’entre elles sont grand-mères ! » , rigole Claude en faisant défiler les photos en noir et blanc. Membre des GDR depuis 73 ans, Claude a traversé toutes les périodes, bonnes comme mauvaise : « à la fin des années 80, on n’était plus que deux, avec Jean Landrein, mais on faisait encore toutes les cérémonies aux monuments aux morts ».
... la musique de rue
Depuis quelques années, la fanfare connaît un renouveau. Présidée par Audrey, fille de l’ancien président Michel Rozec, elle compte une vingtaine de musiciens. Saxophones, trompettes d’harmonie, trombones, tubas, clarinettes… Les Gars du Reun s’affirment dans un répertoire « musique de rue » très festif. Claude ne sort plus son clairon que pour les grandes cérémonies patriotiques. Le reste du temps, il accompagne la troupe en tant que tambour-major. Et malgré ses 88 ans, il est de toutes les sorties, comme pour le défilé des Gras de Douarnenez en février ou pour, bien sûr, l’après-midi « Fanfares en fête » du 15 avril. Pas question non plus pour lui de rater une répétition du vendredi soir. « L’ambiance est super, les collègues ne veulent pas me lâcher... Et moi non plus d’ailleurs » !
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°28 - avril 2018