Aurélien Gilles

L'étoffe des champions

À tout juste 19 ans, le véliplanchiste guipavasien Aurélien Gilles accumule les médailles, et pas les moindres. Après avoir remporté par deux fois les championnats de France, il a été sacré vice-champion du monde, l’été dernier.

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Le virus de la planche à voile, Aurélien Gilles l’a attrapé très jeune, au contact de son père Jean-Marie et de son grand frère Alexandre, qui l’ont tous les deux initié à ce sport alors qu’il n’avait qu’une dizaine d’années. Une véritable histoire de famille, donc, au point que c’est son frère qui le coache depuis deux ans. « C’est un vrai atout car il me connaît très bien et qu’il a lui aussi fait de la compétition à haut niveau. Et puis on peut facilement débriefer à la maison ! », confie Aurélien Gilles.

En pleine tempête Patricia

Et l’alchimie semble bel et bien opérer entre ces deux-là. Pour preuve : après deux médailles d’or consécutives catégorie Techno Plus aux championnats de France Raceboard de Lacanau, en 2022 et 2023, Aurélien Gilles a remporté le titre de vice-champion du monde de Techno 293 plus cet été à Saint-Pierre-Quiberon (56). Une performance d’autant plus impressionnante que le Guipavasien se mesurait pour la première fois à l'élite internationale de sa discipline, et dans des conditions pour le moins difficiles provoquées par le passage de la tempête Patricia. « Nous étions plus de soixante-dix sur la ligne de départ, ce qui fait une grosse densité par rapport à d’autres régates. Et il y avait beaucoup de clapot et un vent très fort et irrégulier, qui pouvait monter jusqu’à 30 nœuds et redescendre à 15 au cours de la même manche », se souvient le jeune champion. Une météo capricieuse qui lui a cependant permis de mettre à profit ses longues heures d’entraînement sur la base de vitesse de la rade de Brest. « C’est ce qui est bien ici : on peut vraiment s’entraîner par tous les temps ! », sourit ce licencié du club Brest Bretagne Nautisme.

Toujours plus vite

Son objectif désormais ? « Je vais lever un peu le pied sur les entraînements pour me consacrer à mes études, car je suis en deuxième année de prépa scientifique », confie-t-il. Mais pas question pour autant d’abandonner sa passion. « J’aime trop la sensation de liberté et de vitesse, et surtout le fait qu’on peut toujours chercher à aller plus vite ! Au-delà du mental et de la stratégie, ça demande aussi beaucoup de finesse technique et physique, et de maîtriser ses moindres mouvements pour faire corps avec sa planche », explique celui qui envisage aussi de se mettre au wing-foil… Et il compte bien transmettre à son tour le virus aux plus jeunes cet été en tant que moniteur de voile dans son club. 

Jean-Marc Le Droff
Article publié dans Guipavas le magazine n°06 - mars/avril 2024