Padrig Jacolot
La mémoire de Guipavas
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«Guipavas a une histoire. Nous voulons la cultiver et la partager avec les nouveaux habitants et les nouvelles générations ». Afin de mettre en lumière une partie de ce passé, l’association Guipavas identité et patrimoine (AGIP) rendra bientôt hommage aux soldats américains qui se sont battus pendant l’été 1944 afin de libérer Guipavas, point stratégique sur la route de Brest. Le projet a été imaginé en 2014, lors de la reconstitution d’un camp militaire américain au Vergès pour les 70 ans de la libération de Guipavas. L’idée consiste à installer des « bornes de la Liberté » afin de jalonner le cheminement des troupes du Général Patton, comme cela a déjà été fait en Normandie et dans le nord de la France. Guipavas, Le Relecq-Kerhuon, Locmaria-Plouzané, Guilers, Bohars, Plouider… Une dizaine de bornes ont été commandées pour ces communes périphériques. Financées par le souvenir français, la fédération nationale des anciens combattants d’Afrique du nord, l’union nationale des combattants et les officiers mariniers de la section de Guipavas, elles ont été mises en place par les services techniques de la mairie.
Guipavas, champ de bataille
Installées fin juillet, les bornes ont reçu début août la visite de la petite fille du général Patton, Helen Patton et du petit fils du Général Grow, Thomas Grow. La première borne a été installée à Kerafur, à l’est de la commune, près du camp du Vergès, là où les premiers Américains de la 6e division blindée ont débarqué à Guipavas. La seconde a pris place à Lavallot, au bord du boulevard Michel Briant, près du cimetière. Un lieu stratégique, aux abords de la butte de Menez Toralan où se tenait le « verrou allemand » qui barrait l’entrée de Brest aux troupes américaines. Après deux échecs successifs, les 12 et 29 août, qui valurent au lieu le surnom de « bloody hill » (colline sanglante), les soldats américains parvinrent enfin à défaire les troupes allemandes le 2 septembre.
S'approprier l'histoire
Après plusieurs semaines de siège, le bourg de Guipavas avait autant souffert que ses habitants : l’église était incendiée, les habitations bombardées et détruites. Pour que jamais cette histoire ne soit oubliée, l’AGIP a décidé d’intégrer des jeunes à son travail de mémoire : grâce à Romain de l’amicale laïque et à sept jeunes de la section arts plastiques, les bornes guipavasiennes affichent un look artistique et coloré, loin du beige uni de toutes les autres stèles de la voie de la Liberté. Tous seront bien entendu invités à l’inauguration qui aura lieu le samedi 23 septembre. «Une belle façon pour ces jeunes de s’approprier l’histoire », souligne Padrig Jacolot.
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°22 - septembre 2017