Nathalie Milin
La touche féminine des Gars du Reun
Publié le
La marmite footballistique, Nathalie Milin est tombée dedans lorsqu’elle était petite, en naissant dans une « famille de footeux » au Relecq-Kerhuon : « Mon père et mon frère jouaient, ma mère suivait les matchs... Pas étonnant que j’ai épousé un joueur plus tard ! », sourit celle dont le fils perpétue aujourd’hui la tradition familiale. Malgré sa passion, Nathalie a dû patienter avant d’avoir le droit de taper dans un ballon : « Ça se faisait moins à l’époque. Mon père n’était pas pour que je joue contre les garçons. » C’est seulement à 16 ans qu’elle peut enfin intégrer une équipe… Celle des Gars du Reun ! « Une copine guipavasienne y jouait, j’ai pu l’accompagner pendant 2-3 ans. »
Les GDR, une seconde famille
Déjà secrétaire du club du Relecq, l’étoile Saint-Roger, elle déménage à Guipavas en 2005, lorsque son mari signe aux Gars du Reun. Elle est aussitôt recrutée par le président Guy Nicolas, « D’abord en tant que secrétaire, puis coprésidente aux cotés de Dédé Miossec. » En 2009, elle prend les rênes de ce club, qu’elle considère aujourd’hui comme sa deuxième famille : « On partage beaucoup, les grandes joies comme les moments de ras-le-bol. » En effet, ce n’est pas tous les jours facile de gérer une structure comme celle des GDR : « On a beaucoup de responsabilités : un budget important à tenir, un salarié… » Et la montée en régional 1, il y a deux ans, n’a pas simplifié les choses. Heureusement, la présidente peut compter sur son comité directeur, une équipe de 17 bénévoles sur laquelle elle peut se reposer. « C’est grâce à eux que je dure depuis si longtemps. »
L’humain avant tout
Aujourd’hui reconnue par ses pairs, Nathalie a dû faire ses preuves : « Ça n’a pas été simple au début, le foot reste un milieu très masculin. » Et elle reste une exception dans cet environnement, puisqu’elle est la seule présidente d’une équipe de R1. Mais avec aujourd’hui trois femmes dans le comité directeur et de nombreuses bénévoles féminines, elle entreprend, doucement mais sûrement, de féminiser l’équipe des Gars du Reun. « Et avec ce nom, ce n’était pas gagné ! », précise-t-elle dans un sourire. Elle compte déjà dans ses rangs Valérie, secrétaire depuis 2014, Isabelle, bénévole pour le Challenge du Printemps, et ne compte pas s’arrêter là. « J’aime motiver les mamans qui regardent les matchs au bord du terrain. C’est pour ce côté humain que je fais tout ça. » Présente à tous les matchs, il est aussi rare qu’elle rate un des trois entraînements hebdomadaires. « J’ai besoin de cet échange avec les joueurs, de les connaître en dehors du terrain, de voir l’humain dans son ensemble, pas seulement le sportif. Je suis une affective, c’est parfois un défaut pour faire la part des choses, mais c’est comme ça, on ne me changera plus ! »
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°39 - mai 2019