Jean-Jacques Morvan
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« J'ai toujours eu le goût des relations internationales », remarque le très enjoué Jean-Jacques Morvan, jeune retraité hyperactif après une carrière dans un groupe bancaire bien connu du coin. Toujours impliqué dans le monde associatif, ce Ti'zef s'est d'abord occupé du jumelage de Brest-Kiel (Allemagne), il a aussi été trésorier de l'association Sked (culture et langue bretonne) pendant près de vingt ans. En 2017, il rencontre le comité de jumelage de Guipavas au Forum des associations. « Ils cherchaient des candidats au conseil d'administration, j’ai bien voulu en être », relate-t-il. Le casting est idéal. Très vite, il est élu président pour un mandat de trois ans, puis un deuxième.
Show must go on
Gros coup du sort, Jean-Jacques Morvan est diagnostiqué en 2021 d'une forme atypique de la SLA (sclérose latérale amyotrophique) plus connue sous le nom de maladie de Charcot. « Après le premier confinement, je suis parti faire mes courses au supermarché, impossible de soulever un pack d’eau », se souvient-il. « Je me suis retrouvé arroseur arrosé, après avoir travaillé les dix dernières années de ma carrière comme responsable de mission handicap... Je n’ai que les épaules de touchées, je ne peux pas soulever les bras. » Un exosquelette, un bras articulé fixé à la table, l'aide à manger de façon autonome. « Je me suis dit " show must go on " ! Il faut profiter de la vie tant que je peux ! J’ai décidé de continuer toutes mes activités associatives. » Il est encore aujourd'hui administrateur de l'association Epilepsie Bretagne, il représente le collectif handicap au sein du Cap Emploi du Finistère, il intervient encore auprès d'AGIRabcd (association de retraités bénévoles).
Changer d'air
À la présidence du jumelage, Jean-Jacques Morvan cherche toutefois son successeur. Son handicap c'est une chose, mais il faut aussi chercher raison ailleurs : « Président à vie, je ne trouve pas ça bien. Au bout d’un certain moment, il faut changer d’air ! » Pour mémoire, le jumelage naît en 1982 entre Guipavas et Callington (GB), puis s'élargit en 1986 avec Barsbüttel (Allemagne). Chose rare, les trois villes sont jumelées entre elles. Outre les valeurs d'humanisme, Jean-Jacques Morvan rappelle l'importance de cette dynamique : « C'est la possibilité de créer des liens très forts, certains sont dans la même famille depuis des années ! Et il n'y a aucune contrepartie financière. » Séjours scolaires, cours d'anglais, projections de films, etc., les activités sont diverses. Il pointe aussi les défis actuels : le Brexit, la mise en pause des échanges avec Barsbüttel. « Je resterai au bureau pour aider la personne qui prendra la suite », assure Jean-Jacques Morvan. L'appel est lancé, l'élection se déroulera en octobre...
Fabienne Ollivier
Article publié dans Guipavas le magazine n°03 - septembre/octobre 2023