Serge Appriou
Le financement solidaire breton
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En à peine un an et demi d’existence, Kengo a su se faire une place dans l’univers du financement participatif par le don. Cette plateforme de « crowdfunding » (pour les aventuriers de la prononciation anglophone) a su se distinguer de ses concurrents grâce à son extension « .bzh ». En effet, Kengo n’est actif que sur la région Bretagne, étendue aux cinq départements historiques. Une spécificité qui fait la force de l’entreprise : avec 62 % de réussite sur les projets, Kengo se place au niveau des moyennes nationales du secteur.
Des start-up à la collecte
Après dix années passées dans le monde des start-up, Serge Appriou intègre le Crédit Mutuel Arkéa en tant que banquier en charge des sujets d’innovation dans les moyens de paiement. Un domaine dans lequel il fait ses preuves pendant une autre décennie, jusqu’à ce que le groupe Le Télégramme et le Crédit Mutuel Arkéa cherchent un projet sur lequel collaborer. « Ça faisait longtemps que je m’intéressais à la dynamique du financement participatif, se souvient ce jeune quadragénaire. Je leur ai soumis l’idée de développer une plate-forme régionale sous cet angle. » À partir de 2014, tout s’enchaîne. L’idée de Serge est validée par les deux actionnaires et le travail commence rapidement. Kengo est mis en ligne au printemps 2015, avant un lancement officiel en juin.Lui-même Quimpérois depuis les années 2 000, ce Paimpolais d’origine monte alors une petite équipe « jeune et dynamique » et l’entreprise s’installe à Prat-Pip.
Une gestion locale en temps réel
« Après dix années de banque, j’avais le désir de retrouver une ambiance start-up », résume le chef d’entreprise. Un mode de fonctionnement qui permet de « vivre en temps réel » : « dans le milieu de la banque, on pense les sujets d’innovation très longtemps avant leur mise sur le marché. Là, on a une gestion directe et locale des choses .» C’est dans cet état d’esprit que, le 12 octobre dernier, Serge Appriou signait une convention de partenariat avec la ville de Guipavas : « lorsque des associations ont un projet, la Ville peut les rediriger vers nous. Si la collecte est un succès, c’est que le projet suscite un intérêt chez la population. La mairie n’hésite alors pas à donner un coup de pouce.». Une première collecte en vue d’une rénovation du patrimoine local devrait bientôt être mise en ligne. Elle pourra très certainement compter sur la générosité des Guipavasiens.
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°14 - décembre 2016