Daniel Léal
Les plumes de Guipavas
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Depuis son enfance, Daniel Léal a toujours eu le « feeling » avec les animaux, apprivoisant facilement chiens, lapins et volatiles. Jardinier au centre horticole de Brest métropole océane, il évolue dans le club « la colombe de Brest » depuis le début des années 90. « À l’époque, un ami m’a donné deux oiseaux, trop vieux pour les concours », confie celui dont le colombier compte aujourd’hui près de 80 pigeons voyageurs, « bleus », « meuniers » et « écaillers », dont il limite les naissances à 25 par an.
Des sportifs de haut niveau
Du petit dernier, Guizmo, au doyen Jacky, âgé de 15 ans, tous ses locataires à plumes sont taillés pour la compétition. Une règle simple : le pigeon qui rentre le plus vite au colombier l’emporte. Pour les départager, différentes catégories, « comme en course à pied », précise le passionné : vitesse, demi-fond ou fond, sur des parcours allant de 300 à 900 km.
Impossible à confondre avec les « ramiers », leurs cousins des villes, les locataires de Daniel sont de véritables sportifs de haut niveau. À ce titre, ils doivent suivre un régime adapté, blé et maïs, afin d’être capable de voler pendant des heures, guidés par le magnétisme terrestre, à une vitesse oscillant entre 70 et 90 km/h.
Aspect des plumes, musculature et articulation de l’aile, Daniel ne laisse rien au hasard pour évaluer le potentiel d’un futur champion. Obligatoirement immatriculés et bagués, ses pigeons voyageurs sont soumis à un contrôle rigoureux de leur pedigree, en fonction des prix et des croisements, « comme pour les chevaux », compare Daniel avant d’ajouter « d’ailleurs, on appelle les pigeons de moins d’un an « yearling », comme les poulains. »
Sur les ailes de l’Histoire
Au-delà de leurs performances physiques, Daniel reste avant tout admiratif de ces « courageux » oiseaux : « pendant les deux guerres mondiales, certains ont même sauvé des régiments entiers. » De fil en aiguille, sa colombophilie l’a poussé à s’intéresser à l’Histoire. Il possède aujourd’hui une impressionnante collection d’objets en tout genre : un sac à pigeon pour parachutistes, plusieurs caisses de transport datant de la seconde guerre mondiale et des dizaines de constateurs d’époque, qui permettent de calculer et d’enregistrer le temps de vol d’un oiseau.Ce mois-ci, ses protégés reprendront l’entraînement afin d’être prêts pour la saison des concours, qui s’étale d’avril à août. Il est déjà temps de scruter le ciel et de leur souhaiter « bon vol » !
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°16 - février 2017