Jean-Claude Emeillat
Par passion pour la culture bretonne
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«Je ne pensais pas rester à ce poste aussi longtemps», constate aujourd’hui Jean-Claude Emeillat, après 20 années passées comme président de l’association guipavasienne War Roudou ar Gelted, soit «sur les traces des Celtes». C’est en mars 1987, lorsque Jean-Baptiste Lagadec, «passionné par la langue et la culture bretonne», fonde l’association que Jean-Claude endosse immédiatement le rôle de vice-président. Titre qu’il conservera pendant une dizaine d’années, avant de succéder à Jean-Baptiste Lagadec, aujourd’hui toujours actif au sein de l’association.
Une langue riche
« À l’époque, on ne faisait que des cours de breton et, de temps en temps, un petit fest-deiz, pour se retrouver. Et déjà pas mal de conférences », se rappelle cet ancien professeur de mathématiques. Installé depuis 36 ans à Guipavas, ce natif de Pleyber-Christ se souvient de son enfance baignée dans la culture bretonne : «mes parents s’adressaient à moi et à mes deux frères uniquement en français. Mais comme ils parlaient breton entre eux à longueur de journée, je comprenais ce qu’ils disaient ». Une pratique liée selon lui au passage de la seconde guerre mondiale : «après-guerre, on a observé ce changement de comportement, les gens ne parlaient plus breton à leurs enfants». Malgré tout, fasciné par cette culture, c’est à la vingtaine qu’il finit par renouer de lui-même avec la langue de ses ancêtres, notamment par le biais du théâtre. «Il y a beaucoup de richesse dans cette langue, dans les tournures de phrase, le vocabulaire… Il y a un esprit particulier qu’on ne trouve pas ailleurs, c’est difficile à expliquer».
Retour sur l’affaire Seznec
En tant que président de War Roudou ar Gelted, il a traversé toutes les époques et en particulier «l’essor de la culture bretonne», les années 90 : «on avait beaucoup de jeunes, des étudiants, des familles avec les enfants… C’était l’âge d’or des festoù-noz». Aujourd’hui, l’association compte près de 90 adhérents pour trois activités hebdomadaires : chant le lundi et cours de langue bretonne chaque mercredi. Mais ce sont les cours de danse du mardi qui accueillent le plus de pratiquants : près d’une soixantaine répartis sur 2 niveaux. Tous seront invités le 31 mars prochain, salle Jean Monnet afin de célébrer dignement 30 ans de passion pour la Bretagne. Un peu plus tôt, le 22 mars à 20h30, les membres bilingues se seront retrouvés à l’Awena pour écouter Jean-Claude Emeillat animer une conférence gratuite sur l’affaire Seznec. En breton, vel just !
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°17 - mars 2017