Patrice Sidoine
Un nounou d’enfer
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Placards sécurisés, barrières dans les escaliers et table dans un coin pour laisser de la place aux jouets : la profession de Patrice Sidoine, 48 ans, se devine en un coup d’œil. Pourtant, cet ancien technicien de France Télécom ne se serait jamais imaginé en nounou il y a encore quelques années. Après une décennie de vie parisienne, ce Guipavasien entame une reconversion, afin de se rapprocher de sa Bretagne natale. Il devient ouvrier agricole, « dans le cochon », s’investissant dans un métier qui le passionne tout autant qu’il l’use physiquement. « Au bout de 15 ans, j’ai eu de gros problèmes de dos et mon médecin m’a annoncé qu’il fallait que je change de métier… Mais c’est dur de se reconvertir à 45 ans ! »
Un vrai déclic
À la même époque, en 2014, la famille s’agrandit avec l’arrivée d’un petit dernier. En convalescence, Patrice, déjà papa trois grands garçons, reste trois mois à la maison avec le bébé. « J’ai trouvé ça génial de m’en occuper 24h/24. Ça a été un vrai déclic ! » Il entame alors, en mars 2016, une première formation d’assistant maternel. Sans surprise, il est le seul homme au milieu de 13 femmes. « Mais elles trouvaient toutes ça très bien qu’un homme ose ce métier. » Fraîchement diplômé, il rejoint le relais parents assistants maternels (RPAM) de Guipavas. Après quelques remplacements, Patrice s’occupe aujourd’hui de deux enfants, âgés de 20 et 19 mois, en plus de son propre fils. Trois petits qui ne s’ennuient pas chez lui : balades, visite d’Océanopolis ou virée à l’animalerie. Sans oublier, une semaine sur deux, la séance d’éveil corporel avec le RPAM. « Pour les ateliers bébés lecteurs, j’attends encore que tout le monde arrive à rester assez concentré. »
Un métier solitaire mais enrichissant
Ce choix de métier atypique, l’assistant maternel ne le regrette absolument pas, même s’il a parfois dû lutter contre certains préjugés : « les gens pensent parfois que c’est un métier facile parce que je reste chez moi. Mais c’est un vrai boulot, qui peut aussi s’avérer très solitaire… » Raison pour laquelle Patrice s’intéresse de près aux maisons d’assistantes maternelles : « c’est l’avenir de la profession. » Heureusement, il a pu compter sur le soutien de ses proches. « Certains estiment que ce n’est pas un ‘’métier d’homme’’. Mais moi, je me suis toujours beaucoup occupé de mes propres enfants donc mes amis et mes parents m’ont tout de suite dit ‘’on te voit très bien dans ce métier’’. » Un pari gagnant puisque l’agenda de Patrice est complet jusqu’en septembre 2019…
Pauline Bourdet
Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°29 - mai 2018